La réglementation mise en place et les actions de sensibilisation menées sur la Réserve Naturelle Nationale Baie de Somme depuis sa création ont permis de faire évoluer les pratiques dans le but, à la fois de préserver cet espace naturel remarquable et de permettre le maintien d’activités économiques et de loisirs. Depuis quelques années, de nouvelles activités non prises en compte dans le décret de création de la Réserve Naturelle se développent. Elles peuvent avoir un impact important sur les espèces et les milieux et nécessitent donc une mise à jour. Un travail collectif a ainsi été initié avec les services de l’État, les différents partenaires intervenant sur la Réserve Naturelle et de nombreux usagers pour faire évoluer la réglementation. D’autre part, un décret ministériel du 12 avril 2022, dans le cadre de la désignation des Réserves Naturelles Nationales en zones de protection forte, a apporté des modifications qu’il est nécessaire d’intégrer.
Ces prochains jours, une consultation du public sera ouverte.
Chaque personne pourra prendre connaissance du projet d’arrêté préfectoral et laisser d’éventuelles remarques dans le cadre de cette consultation qui durera 3 semaines sur
le site de la DREAL Hauts de France
Quelles évolutions de la réglementation pour le public dans la Réserve Naturelle sont proposées et pourquoi ?
• La distance de 300 mètres de quiétude autour des reposoirs de phoques, qui est une pratique bien connue et largement acceptée depuis des années sur le littoral, serait actée réglementairement dans ce texte (sauf depuis le chenal de navigation de la Somme).
• Comme c’est le cas depuis l’arrêté préfectoral du 19 juillet 1977 et affiché à différents points d’accès en baie, il serait rappelé que la présence autour de l’heure de marée haute sans embarcation (2h avant et 2h après pleine mer) est interdite. Ceci pour des raisons évidentes de sécurité, mais également pour préserver les reposoirs de marée haute des oiseaux des éventuels dérangements. La partie sud de la Maye et la circulation sur les chemins balisés (GR, sentier du littoral…) resteraient cependant autorisées.
• Après un travail de sensibilisation de plus de 15 ans réalisé avec les structures locales, le kitesurf et la planche à voile ne sont quasiment plus pratiqués dans la Réserve. Il est apparu opportun d’acter cette évolution dans le texte réglementaire en les interdisant.
• Devant les impacts potentiels qu’ils peuvent générer s’ils ne sont pas pratiqués correctement, le char à voile et le débarquement depuis une embarcation seraient toujours autorisés, mais à condition d’être encadrés par une association ou une structure commerciale.
• Enfin, les structures commerciales qui souhaitent exercer dans la Réserve Naturelle seraient soumises à autorisation afin d’être sensibilisées aux bonnes pratiques et d’intégrer le dispositif d’éducation à l’environnement mis en place dans le cadre de la gestion de la Réserve.
Concernant les nouvelles activités :
• Les cerfs-volants, utilisés par ailleurs comme épouvantail dans les champs, effraient les oiseaux et les phoques sur leurs reposoirs. D’autres espaces à proximité sont plus propices à cette pratique qui serait donc interdite au sein de la Réserve.
• Des activités émergentes, bien que pas ou peu présente dans la réserve, comme le surf à moteur, le flyboard (ou engin à sustentation hydropropulsé), le vélo (électrique ou non), le ski nautique, les trottinettes électriques et engins associés seraient interdites au sein de la Réserve.
• La vitesse des embarcations naviguant en réserve est limitée à 5 noeuds dans la bande des 300 mètres et serait limitée à 20 nœuds dans le reste de la réserve naturelle..
Ce toilettage, nécessaire après 30 ans d’existence suite à l’évolution de nos sociétés, s’est fait en concertation avec les acteurs du territoire. Près de cent personnes représentant 80 structures, ont été consultées pour aboutir à un texte qui cadre mieux les pratiques, tout en respectant les possibilités d’activités individuelles et collectives, en accord avec la préservation de la faune et de la flore.
FAQPratique de la planche à voile. Cette activité a un impact en terme de dérangement de l'avifaune et des collisions avec les mammifères marins ont été notées. Jusqu'ici, nous ne pouvons pas attribuer de cas de collision avec des bateaux à moteur. La limitation de la vitesse des bateaux a aussi pour objectif de limiter les risques.
Baignade. Ni le décret de création de la Réserve, ni le projet d'arrêté complémentaire n'interdisent la baignade sur son périmètre. Si celle-ci est interdite il s'agit d'une réglementation plus large. Concernant la période de 4h autour de la marée haute, les guides sont soumis à la même réglementation que les individuels. La rive gauche de la Maye serait donc accessible quelque soit l'heure aux individuels et guides.
Kites à marée haute. Ils peuvent créer des dérangements des radeaux d'oiseaux qui se reposent sur l'eau mais aussi sur les reposoirs qui se trouvent juste derrière la digue du Parc du Marquenterre. Depuis de nombreuses années, le message a été transmis aux structures associatives locales d'éviter la pratique du kite dans la Réserve Naturelle. Cette recommandation est plutôt bien suivie et il s'agit donc par cette réglementation de faire passer le même message à tous les pratiquants.
Véhicules à moteur. Le décret de création de la Réserve Naturelle prévoit une autorisation des véhicules à moteurs dans le cadre des activités de pêche et de culture marine. La limitation de leur vitesse à 40km/h était jusqu'ici indiquée sur leurs autorisations de circuler, elle sera maintenant inscrite dans la réglementation. De plus, l'autorisation de circulation indique une zone de circulation des véhicules à moteurs.
Interdiction de la pratique du vélo. Ceux-ci sont de plus en plus nombreux sur la Réserve et le développement des fatbike et des vélos à assistance électriques permet à présent aux pratiquants de sillonner la quasi totalité de la Réserve entraînant des dégradations d'habitats.
Char à voile. Une mauvaise connaissance du site et de ses enjeux entraînent des dérangements de la faune (oiseaux et phoques). Ainsi, nous demandons que les pratiquants soient encadrés par un club ou soient adhérents à une structure associative qui s'engage à former ceux-ci.